La Dentisterie et la Santé Générale
À l’heure actuelle, en 2024, les mœurs ont beaucoup évoluées durant les dernières décennies.
La manière de s’alimenter, l’apparition de régimes caractéristiques comme les carnivores, les végans ou bien les pratiquants du jeûne intermittent sont quelques exemples.
Dans la même lignée, l’évolution des réseaux sociaux et la multiplicité des images et vidéos ont impacté la volonté de la population générale avec une forte augmentation des demandes esthétiques.
Bien heureusement, les campagnes de prévention et les habitudes d’hygiène des gens ont bien évoluées, et les problèmes bucco-dentaires rencontrés à l’heure actuels sont également différents de ceux rencontrés dans le passé.
Cependant, certaines données restent inchangées, comme la génétique de nos patients et la présence de maladies systémiques particulières.
De plus, la nature n’étant pas similaire pour tout le monde, les capacités de cicatrisation sont complètement différentes d’une personne à l’autre et influencées par de nombreux facteurs.
Nous allons présenter les caractéristiques majeures de nos patients, et voir comment elles vont impacter les procédés de cicatrisation de nos restaurations, des plus simples aux plus complexes.
Les patients : nos meilleurs alliés ou leurs propres pires ennemis
Aujourd’hui, la dentisterie du XXIᵉ siècle permet de réaliser des constructions majeures, qui tendent à se rapprocher au maximum de la nature si elle n’avait pas été altérée.
Cependant, pour permettre la réalisation de telles pratiques, le côté financier mis de côté, il faut une compliance totale et parfaite du patient, et ce, afin de minimiser les risques d’échecs et potentialiser la réussite complète de la thérapeutique.
Sur certains aspects, cette compliance peut dépendre du patient. Ses habitudes alimentaires, son hygiène de vie ou bien la présence d’addictions vont nous orienter sur nos propositions thérapeutiques.
Il est primordial de réaliser une première consultation bilan, pour recueillir toutes les informations nécessaires du patient dans le questionnaire médical.
Ce document nous permettra d’avoir un portrait du patient dans les grandes lignes, et permettra d’attirer notre attention sur la présence ou non de facteurs de risque concernant le plan de traitement qui sera établi.
Les addictions comme le tabagisme ou l’alcoolisme sont des facteurs de risques prépondérants dans les processus de cicatrisation, car générateurs de réactions, notamment inflammatoires au niveau de l’ensemble des tissus de la sphère orale, mais également de l’ensemble du corps. Ils restent modulables et peuvent varier dans le temps, mais il est nécessaire de les quantifier et d’inciter les patients à la réduction, voire au sevrage dans le meilleur des cas.
L’activité sportive ou le sédentarisme sont aussi des éléments qui vont influer sur le métabolisme du patient et améliorer, dans le cas d’activités régulières, la capacité à intégrer une thérapeutique potentiellement lourde. En effet, la favorisation d’un turn-over cellulaire plus important, et particulièrement une meilleure vascularisation générale, permettent un transport plus facile et plus rapide de toutes les sortes de molécules dans le corps, et donc à terme une meilleure cicatrisation.
Par ailleurs, l’alimentation va influer sur l’ensemble de notre être, et concourir à placer les patients dans un « état de fonctionnement » plus ou moins bon. Le sommeil et l’alimentation représentent l’unique source d’énergie vitale au corps humain. En bonnes quantités, et surtout avec une bonne qualité, les bons carburants permettront à la mécanique humaine d’être dans ses meilleures dispositions au quotidien.
À l’opposé, une alimentation non équilibrée, trop riche en certaines familles de nutriments ou trop pauvre, va faire découler certains problèmes généraux qu’il faudra surveiller par la réalisation de bilans sanguins.
Nous avons ici les facteurs principaux sur lesquels les patients peuvent influer, afin de se mettre dans les meilleures dispositions possibles au quotidien en termes de santé.
Malheureusement, il existe des facteurs sur lesquels nos patients ne peuvent pas forcément agir, comme la présence de maladies systémiques (par exemple le diabète), mais qu’il est parfois possible de moduler.
Il faut dans un premier temps quantifier le dérèglement, et de temps en temps échanger avec d’autres spécialités médicales afin d’anticiper les conséquences du risque s’il n’était pas pris en considération sur la mise en place d’une thérapeutique future.
Nous pouvons occasionnellement découvrir des anomalies de manière fortuite, par la réalisation de bilans complémentaires prescrit à la suite de la première consultation.
Des patients qui vont devoir subir une chirurgie reconstructrice importante, ou qui présentent par exemple des allergies à certaines familles de médicaments nous incitent en effet à vérifier par exemple les dosages vitaminiques, afin de voir s’il n’existe pas une carence, et y pallier en amont du traitement à venir.
L’impact de la santé générale sur les thérapeutiques dentaires :
« Docteur, il n’existe pas de dentifrice pour ne plus jamais produire de tartre ? »
« Je ne comprends pas, nous nous sommes pourtant vus il y a un an et mes gencives saignent depuis maintenant deux mois »
Voici des phrases que l’on entend bien souvent en consultation, et qui nécessitent des explications.
Premièrement, notre sourire nécessite un entretien régulier, car il est utilisé tous les jours pour de nombreuses interactions, que ce soit sociales ou gustatives. Ce milieu septique est donc soumis tous les jours à des contraintes, qui doivent être équilibrées dans le temps pour garantir sa pérennité.
Cependant, il n’existe pas de règle spécifique, tous les patients ne sont pas égaux face à la nature, et la production de tartre étant le meilleur exemple, ne sera pas la même d’une personne à une autre. Que ce soit par la production simple ou bien avec les mesures d’hygiène, tous les patients sont différents et doivent avoir un suivi adapté.
- Pour rappel, une consultation annuelle ou biannuelle chez son Chirurgien-Dentiste est la norme, afin de contrôler la normalité de la cavité buccale.
Ensuite, il est à noter qu’il existe des degrés dans l’atteinte différents en fonction de la santé générale.
Il n’est en effet pas rare de voir une inflammation des gencives ou gingivite, chez une femme enceinte, et c’est en ce sens qu’un rendez-vous par trimestre est préconisé chez le Chirurgien-Dentiste lors de la grossesse. À noter également qu’une grossesse ne sera jamais un frein aux soins dentaires réellement urgents, la santé de la mère et de l’enfant à venir étant de première importance. Les soins qui peuvent être repoussés le seront, et idéalement les soins vraiment nécessaires seront réalisés lors du second trimestre.
De même, le tabagisme n’aura pas le même retentissement sur tous les patients.
Dans le meilleur des mondes, des chirurgies comme des greffes ou des poses d’implants dentaires doivent être réalisées sur un patient non tabagique. Cependant, la réalité fait que de nombreuses personnes sont désireuses de ce genre de thérapeutique, sans pour autant diminuer ou arrêter l’addiction présente. Il nous appartient, professionnels de santé, de proposer une alternative thérapeutique moins risquée, et de prévenir nos patients des risques d’échecs majorés encourus.
Et parfois, nous avons de belles surprises, avec des patients qui cicatrisent parfaitement bien, malgré un tabagisme élevé.
Nous pouvons hypothétiser sur une santé et une immunité avec un minimum de désordre, ce qui expliquerait la bonne intégration de l’acte chirurgical. À voir cependant si celle-ci est stable dans le temps, car une situation à un jour donné peut amener à évolution au fil du temps.
A contrario, il est possible de voir des patients avec une bonne santé, peu ou pas de facteurs de risques, effectuer un rejet des thérapeutiques mises en place. Il faut alors revoir l’ensemble du dossier médical ainsi que l’indication de la thérapeutique mise en place, pour mettre au jour le ou les facteurs responsables de l’échec du traitement.
Il est important de voir et revoir la préparation allouée au plan de traitement mis en place, en tenant en compte tous les facteurs du patient, mais également de la maitrise complète de la thérapeutique mise en place, afin de maximiser les chances de réussite. La situation pouvant évoluer au fil du temps, la mise à jour des données du patient doit être effectuée régulièrement, et tout changement doit être signalé dans le but de ne pas créer de surprises lors de la mise en place d’une nouvelle thérapeutique.
Nous pouvons voir que chaque patient est différent, et présente des réactions aux thérapeutiques allant de la parfaite intégration au rejet total.
Il appartient aussi bien aux patients qu’aux praticiens de se mettre dans les meilleures dispositions possibles afin de pouvoir réaliser la dentisterie la plus pérenne et la plus fiable dans le temps, en reproduisant dans la mesure du possible au maximum l’état initial naturel.
Diplômé de la Faculté de Chirurgie Dentaire de Paris V, située à Montrouge, le Docteur David COIFFIER a effectué son externat au sein de l’Hôpital Bretonneau.
Ensuite, il a approfondi ses connaissances avec plusieurs diplômes complémentaires et nécessaires à sa pratique quotidienne, qui lui permettent de réaliser de nombreuses interventions.
En parallèle, le Docteur David COIFFIER a travaillé en cabinet afin de parfaire sa technicité, notamment en chirurgie. L’orientation vers la dentisterie numérique lui a permis de révolutionner sa pratique, d’approfondir davantage ses connaissances et d’améliorer la prise en charge de ses patients.