La phobie du dentiste : un problème récurrent !
De manière systématique, avec la majorité des patients, leur première réaction une fois qu’ils sont assis sur le fauteuil est de déclarer « que le dentiste n’est pas le professionnel de santé dont ils sont vraiment fans ».
De nombreuses causes sont à l’origine de ce mal-être pandémique, que ce soit des souvenirs d’enfance, ou bien l’image véhiculée par la population générale, toujours accompagnée par la description de douleurs insupportables et d’un désagrément constant.
Nous allons voir dans cet article pourquoi et comment il est nécessaire de démystifier cette image, afin d’avoir pleinement accès aux soins nécessaires à une santé bucco-dentaire optimale.
Les origines de la phobie :
Les soins dentaires n’ont pas toujours été aussi agréables qu’aujourd’hui. Oui, agréables, car il ne faut pas oublier que l’anesthésie dentaire n’a pas toujours été présente, et que certaines générations de patients en gardent des souvenirs très douloureux. L’innervation dentaire étant importante, imaginez les soins sans anesthésie… Cela a de quoi marquer les esprits, parfois à vie.
De même, les thérapeutiques ont particulièrement évoluées, avec le passage de restaurations en amalgame (mélange de métaux) en composite, voire en céramique. Et oui, en plus d’être devenus indolores, les soins dentaires sont devenus également bien plus biologiques et surtout esthétiques.
Par ailleurs, il est maintenant possible de restaurer l’intégralité d’une cavité bucco-dentaire par diverses méthodes, qui tendent à se rapprocher le plus possible de l’état naturel. Les avancées ont été phénoménales, notamment sur les vingt dernières années, et plus récemment avec l’explosion du numérique, et l’ouverture des champs du possible en termes de soins dentaires, aussi bien en précision, qu’en sécurité et en fiabilité.
Cependant, beaucoup de patients restent réfractaires aux soins dentaires, que ce soit par des convictions personnelles liées à des expériences peu fructueuses, dans l’enfance ou non, ou bien par l’avis de la population générale sur la dentisterie à ce jour.
En effet, il n’est pas rare dans ma pratique personnelle qui est très orientée sur la chirurgie, d’effectuer des consultations, de poser des diagnostics, donner des conseils préopératoires, et une fois arrivés au bloc opératoire, avoir des patients complètement paniqués car « tout le monde autour de moi m’a dit que ce serait l’enfer après l’intervention Docteur ».
Il est donc nécessaire de briser cette image de soins dentaires douloureux, gênants et stressants. Nous sommes en 2023 et les choses ont évoluées de manière positive depuis longtemps !
Les solutions :
Pour un adulte, il est nécessaire de parler et d’évoquer les éventuelles difficultés à la réalisation des soins. Au-delà du temps de réalisation des soins ou bien des moyens financiers, le stress, la peur, voire carrément la phobie (également appelée stomatophobie) sont les principales causes qui vont bloquer les patients sur la réalisation de soins.
Heureusement, avec des explications logiques sur le déroulé du plan de traitement, des gestes contrôlés, l’utilisation d’anesthésie ou de méthodes agréables par le praticien pour la réalisation des soins, il n’y a aucune raison de ne pas arriver à traiter un patient.
Il est nécessaire que les deux protagonistes, patient comme praticien, fassent des efforts pour avancer.
Le patient doit s’ouvrir au praticien, se relâcher afin de se lancer dans l’aventure.
Le praticien de son côté doit savoir composer avec chaque patient, et avec toutes les variables, que ce soit la peur, la nécessité de faire des pauses ou bien de donner plus d’explications sur les soins effectués.
Une bonne communication est la clé pour faire avancer les patients et les amener aux soins dentaires de manière sereine. Le dialogue permet de créer la relation de confiance nécessaire au contrat de soin, et qui permet au patient de se sentir écouté, entendu et compris.
Par ailleurs, l’instauration de séances régulières et graduelles permettront également de faire avancer le patient. La première séance permettra de faire le bilan sur l’ensemble des soins à venir, et de donner les informations nécessaires sur les thérapeutiques à venir. Il sera nécessaire d’intercaler des séances longues et des séances plus légères, de manière que le patient ne soit pas constamment sous tension en venant au cabinet, par le poids des soins dentaires. Les rendez-vous de contrôle vont permettre l’allègement du plan de traitement, et donner l’occasion au patient et au praticien de faire le point sur ce qui a été réalisé et sur les séances à venir.
Par ailleurs, le suivi annuel devra être mis en place, et ce, afin de réaliser la maintenance des soins, de réaliser des séances d’assainissement et éviter de repartir sur des cycles de soins par l’absence d’entretien. Ces séances sont indispensables à tous les patients, et leur fréquence dépendra du patient, à savoir de manière biannuelle pour certains, et annuelle pour d’autres.
Pour un enfant, il est nécessaire de l’amener au cabinet dentaire dès quatre-cinq ans, une fois les molaires temporaires en place, afin de le familiariser avec l’environnement du cabinet. Même si aucun soins ne sont réalisés, le conditionnement psychologique de « normalité » doit être incorporé au plus tôt. Tout le monde va chez le dentiste, pas uniquement papa ou maman.
Et si cela ne suffit pas ?
Il est possible d’avoir recours à des médications de confort pour les soins, afin de diminuer le stress des patients, notamment à un moment particulier du plan de traitement, et qui demande un effort supplémentaire au patient. Il faut évidemment que ce soit quelque chose de ponctuel, et être accompagné au rendez-vous car les idées ne peuvent pas forcément être claires ce jour-là.
Certains patients peuvent également demander l’aide d’un spécialiste pour traiter la phobie du dentiste, ce qui impliquera potentiellement plusieurs séances pour faire avancer le patient, mais qui sont des preuves irréfutables de la volonté du patient de vouloir accéder aux soins dentaires, et une démarche qu’il faut assurément encourager.
Par ailleurs, il est possible pour certains soins d’avoir recours à l’anesthésie générale. À ce jour, elle n’est aucunement nécessaire pour la réalisation de soins dentaires, quels qu’ils soient. Elle dépend plus de la volonté du patient de passer par ce procédé, généralement, car il n’arrive pas à aller au-delà de sa souffrance psychologique. L’anesthésie générale représente bien sûr une solution, mais elle n’est pas accessible à tout le monde et n’est pas une solution pérenne à long terme dans le cadre d’un traitement pluri-disciplinaire.
Il est encore trop fréquent à l’heure actuelle d’avoir des patients avec des peurs irrationnelles par rapport aux soins dentaires. Nous sommes en 2023 et avons la chance d’avoir une technologie avancée qui permet d’avoir des soins indolores, rapides et esthétiques. Il est donc de notre devoir à tous d’effectuer les démarches nécessaires afin de gommer cette image négative de la dentisterie et promouvoir la santé bucco-dentaire.
Diplômé de la Faculté de Chirurgie Dentaire de Paris V, située à Montrouge, le Docteur David COIFFIER a effectué son externat au sein de l’Hôpital Bretonneau.
Ensuite, il a approfondi ses connaissances avec plusieurs diplômes complémentaires et nécessaires à sa pratique quotidienne, qui lui permettent de réaliser de nombreuses interventions.
En parallèle, le Docteur David COIFFIER a travaillé en cabinet afin de parfaire sa technicité, notamment en chirurgie. L’orientation vers la dentisterie numérique lui a permis de révolutionner sa pratique, d’approfondir davantage ses connaissances et d’améliorer la prise en charge de ses patients.